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Olivier Norek, de la réalité du terrain à la plume de l’écrivain

À l'approche du Festival du Polar, qui se tiendra les 27 et 28 avril prochains en salle Deboulle, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec son président d'honneur Olivier Norek, qui a toujours fait de la réalité, et notamment de son expérience dans la police, un terreau propice à ses marottes d'écrivain.

 

Comment envisagez-vous votre rôle de parrain pour cette seconde édition du Festival du Polar ?

C’est toujours un plaisir d’être présent et de pouvoir accompagner un événement en qualité de parrain. C’est à la fois gratifiant et rassurant de savoir que l’on a sa place dans le milieu littéraire. En tant qu’écrivain, je suis toujours à la recherche de nouvelles histoires, avec mes doutes, mes inquiétudes. Je suis heureux que tout ce travail puisse être reconnu de cette façon.

Votre expérience dans la police a-t-elle nourri votre imaginaire et vous aide-t-elle à concevoir vos romans ?

J’ai exercé pendant des années au sein de la police judiciaire et je suis lieutenant de police, en disponibilité, depuis 7 ans. L’expérience que j’ai acquise me permet aujourd’hui d’écrire mes romans à partir d’enquêtes réelles et de personnes que je connais. Il n’y a aucune part d’imaginaire dans ce que j’écris, tout me vient de la réalité, de ce que j’ai vécu. Bien sûr, les faits décrits sont romancés.

Quels sont les motifs récurrents qui vous sont chers et traversent votre œuvre ?

Je m’intéresse toujours à la victime. Je fais en sorte de développer un personnage fort qui soit un véhicule empathique, quelqu’un à sauver, avec une grande sensibilité et vulnérabilité. Ce qui m’importe est de pouvoir rétablir une situation d’injustice, comme je m’employais à le faire et continue de le faire plus occasionnellement au sein de la police.

Vous êtes également scénariste. Avez-vous le sentiment de pouvoir aborder différemment les choses en écrivant pour la télévision ou le cinéma ?

Avec le roman, on peut écrire ce que l’on veut, on agit un peu comme un démiurge. Quand on s’attaque à un scénario, il faut faire attention à l’argent. C’est pourquoi la télévision et le cinéma s’emparent de plus en plus du polar pour des histoires en huis-clos, peu coûteuses. Dans la littérature, la réflexion se fait en termes de mots mais lorsqu’on écrit pour le petit ou grand écran, elle se fait en termes d’images.

Pouvez-vous nous présenter votre prochain ouvrage ?

Oui, absolument. C’est la première fois que je suis les pas d’une héroïne, une femme policière. Dès la première page, elle reçoit une balle au visage et se retrouve défigurée. Elle va être placée dans un centre, en convalescence, et va devoir résoudre une enquête, vieille de 25 ans, en cherchant dans ses souvenirs mais aussi en allant à la rencontre de l’autre, de son prochain. Je voulais raconter, à travers cette histoire, la superficialité des relations aujourd’hui et la nécessité d’y remédier.

Quel regard portez-vous sur le genre du polar et les auteurs qui le font vivre aujourd’hui ?

Le genre se porte particulièrement bien. Il y a environ 1200 polars, de toutes nationalités, qui sortent chaque année en France. On a assisté à plusieurs vagues, anglaise, japonaise et beaucoup d’autres, et maintenant nous en sommes arrivés à un point où, après avoir raconté depuis des siècles la même histoire, les auteurs ont trouvé un nouveau souffle en s’inspirant du monde contemporain. Les sujets sont socio-politiques, écologistes, abordent des problématiques très actuelles. On connaît une période très stimulante.

Dernière question. Pouvez-vous nous citer des ouvrages ou des auteurs qui vous ont inspirés et conduits à devenir écrivain ?

Il y en a énormément. Dans les romans, je citerai « Les racines du mal » de Maurice G. Dantec, « Les piliers de la terre » de Ken Follett. Plus généralement sinon, des écrivains comme Stephen King, Fred Vargas et Jules Verne.

  • Titre: Olivier Norek, de la réalité du terrain à la plume de l’écrivain
  • Date de publication: 08 avr. 2019
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