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Didier Ferrari, la comédie et la Corse dans la peau

À l’occasion de sa venue à Saint-Laurent-du-Var pour son one-man-show « Le Grand Saut », le vendredi 2 février à 20h30 au théâtre Georges Brassens, Didier Ferrari a bien voulu répondre à nos questions.

La Côte d’Azur a-t-elle compté dans votre parcours ? Y avez-vous un attachement particulier ?

Oui, absolument. Je suis venu habiter à Nice à 17 ans, puis je suis resté dans la région jusqu’à 36 ans, âge où je suis monté sur Paris pour m’accomplir en tant que comédien. La Côte d’Azur, c’est un peu ma région d’adoption. J’y habite de nouveau depuis 8 ans, sans doute aussi pour rester à proximité de la Corse, là où je suis né.

Comment avez-vous abordé le one man show ? Le titre « Le Grand Saut » exprime-t-il votre volonté de prendre des risques, de vous livrer totalement ?

Je l’ai abordé comme un spectacle où j’allais à la fois parler de moi mais aussi des autres. L’idée du one-man-show remonte à loin, avant que je ne monte sur Paris. J’avais fait une improvisation à l’occasion d’un essai sur Cannes, alors que j’accompagnais une amie. C’est étrange, je ne me sentais pas du tout prédestiné à ce métier, si ce n’est mon tempérament et mon goût pour les anecdotes, mais on m’a dit de poursuivre dans cette voie et l’idée d’un one-man-show a été évoquée. Pour vous répondre par rapport au titre, « Le Grand Saut » fait écho à cette peur du saut dans le vide. C’est un peu ce que j’ai ressenti en m’attaquant à ce spectacle. Avec le recul, il y a sûrement un effet thérapeutique, sous couvert d’humour.

Vos racines corses ont-elles toujours été au cœur de votre démarche artistique ?

Je reste profondément attaché à la Corse. Je crois que je suis un peu chauvin au fond, même si je n’aime pas la notion de communautarisme. Mes racines ont beaucoup compté, comptent encore et compteront toujours quoi que je fasse, c’est ce que je suis.

On vous sait aussi comédien à la télévision et au cinéma. Le rapport à l’image influe-t-il sur votre façon de jouer ?

Il y a de vraies différences et en même temps, jouer sur scène ou devant la caméra reste complémentaire. La réelle difficulté à la télévision ou au Cinéma, c’est de devoir prendre en compte la technique. C’est aussi beaucoup d’attente, de moments qui se répètent, même si l’exercice est toujours très stimulant. La scène, c’est l’essence du métier, j’en ai toujours eu peur. Notre égo est mis à mal plus que nulle part ailleurs. En revanche, les spectateurs sont plus conciliants. Vous pouvez faire une erreur mais ils ne vous en tiennent pas rigueur et gardent une sensation globale du spectacle.

Quels sont vos projets en ce moment ou pour la suite ?

Je tourne actuellement dans un film aux côtés de Gérard Darmon et Josiane Balasko. L’autre projet sur lequel je planche, c’est un spectacle qui parlera de la perception qu’ont les continentaux, ceux du Nord surtout, des gens du Sud et plus particulièrement des Corses. Cela parlera de cette globalisation des clichés, qui ont la vie dure. Pour autant, cela restera un simple constat de société, sans volonté de moralisation derrière, bien sûr. 

  • Titre: Didier Ferrari, la comédie et la Corse dans la peau
  • Date de publication: 01 fév. 2018
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