Un 14-Juillet sous le signe du rassemblement et de la résistance

Discours de Joseph Segura

"Je tenais d’abord à vous dire, combien je suis heureux de vous accueillir au nom de la municipalité et en mon nom, ici-même devant ce monument aux morts chargé d’histoire, pour fêter ensemble ce traditionnel 14 juillet…

Mais avant cela, je tenais à saluer tout particulièrement le caporal Alvin Tennob du 1^er régiment de spahis cantonné à Valence pour son action au quotidien pour la France. 

Je tiens simplement à rappeler, à l’assistance ici présente, en dépit de la pudeur qui vous caractérise, que dans le cadre de l’opération Sangaris en Centrafrique, vous avez, avec l’un de vos camarades de régiment, sauvé sous le feu des rafales ennemies, la vie d’un autre militaire. Un acte de bravoure qui vous a d’ailleurs valu la médaille de la valeur militaire.

Mon caporal, nous sommes heureux de vous rendre hommage et de vous dire que notre pays est fier de pouvoir compter parmi les siens des hommes de votre qualité. Vous qui servait votre pays avec force et honneur.

Permettez-moi également d’adresser mes plus sincères et chaleureuses félicitations ainsi que celles des élus du Conseil municipal et de la population à l’association du Convoi de la liberté, dont la présidente Valérie Suné et ses équipes ont concocté un superbe défilé militaire constitué d’une vingtaine de voitures anciennes. Une nouveauté que j’espère vous avez pu apprécier.

Je n’oublie pas, non plus, Thierry Chevallier, président fondateur d’Independence day.

Et enfin, j’ai une pensée émue pour Maurice Renaud, président des amis des vétérans américains, fils d’Alexandre Renaud, maire de Sainte Mère l’Eglise, - un village dont la fameuse scène du « Jour le   plus long » où un parachutiste reste coincé sur le toit de l’église est gravé à jamais dans les mémoires – qui dédicacera tout à l’heure le livre de son père dans les jardins du Parc Layet.

Nous sommes ici réunis pour fêter tous ensemble ce 14 juillet. A ce titre, nous avons un devoir de mémoire, mais au-delà, nous avons le devoir de mener une nouvelle bataille, une nouvelle guerre pour défendre nos valeurs, pour défendre notre liberté, pour défendre notre démocratie.

Depuis le 7 janvier 2015, et les actes terroristes successifs perpétrés sur notre sol, nous avons connu l’effroi, la peur, la sidération… mais aussi et surtout témoigner de notre volonté de résister.

Depuis ces tragiques événements, la France a changé d’âme. Le drame l’a changée. A travers l’épreuve, la France s’est révélée à elle-même pour le meilleur.

Ce qui est apparu depuis ces actes odieux, c’est au contraire la force inattendue de la solidarité collective, le courage des anonymes confrontés au pire, la renaissance d’un esprit commun.

Ce qui est apparu depuis ce triste 7 Janvier 2015, c’est un civisme tranquille et même, osons l’hypothèse, un nouveau patriotisme, adapté à la société moderne et à la mondialisation, à l’opposé de certaines éructations nationalistes.

Quelques indices doivent nous aider à réfléchir. Décimée, massacrée, quelques heures après les tueries de Charlie Hebdo ou du Bataclan, les blessés, les survivants, leurs proches et nous tous, avons choisi de nous dresser face à ceux qui incarnent l’ignominie.

Nous avons refusé de céder à la sanglante injonction des tueurs, de ses barbares.

Pourquoi ?

Pour un principe, celui de la liberté. Notre Liberté

Et quels sont les symboles que nous autres citoyens Français confrontés au drame invoquons ?

L’intolérance ? La vengeance ?

La haine renvoyée à ceux qui haïssent ?

Non : la liberté, en brandissant notre drapeau tricolore et en chantant haut et fort notre Marseillaise.

Depuis ces tristes événements, le bleu, blanc rouge et notre hymne refont surface.

L’année 2016 a été promue « année de la Marseillaise » afin de renouer avec l’esprit républicain à travers le souffle de la voix.

Devrait-on s'en étonner ?

Pas vraiment…

Depuis sa naissance en 1792, notre chant national a une histoire faite de poussées, d'explosions, mais aussi d'oublis ou plutôt d'occultations : cette histoire mouvementée est la rançon d'un héritage trop riche, celui de la France qui bouge. Et le succès comme les infortunes de la Marseillaise tiennent à sa double vocation initiale, chant de la défense de la patrie mais aussi de la Révolution en marche.

A cela, elle doit sa capacité de réveil mais aussi de réappropriations. A tous les moments clés de notre histoire, elle a été invoquée.

Je suis de ceux qui croient d’ailleurs que notre hymne a un message universel à porter, celui de la liberté sans cesse à conquérir.

Depuis les drames qui ont frappés notre sol, nous faisons corps. Après deux siècles d’existence, la Marseillaise continue de perpétuer le rêve de la possibilité de changer le monde autour de valeurs communes.

Aujourd’hui, peut-être plus que jamais, notre hymne traduit une volonté de rassemblement et un état d’esprit fondé sur l’universel.

Cela aussi bien dans les moments de douleurs que dans les instants de joie et de fête notamment traversés lors de ce magnifique Euro de football que l’équipe de France nous a offert.

Enfin, et je le dis avec beaucoup de vigueur, la Marseillaise incarne la force de la France qui résiste….

A ce titre et par les temps qui courent, permettez-moi de rendre un hommage appuyé à nos pompiers, à nos forces de police, nos gendarmes nos soldats engagés sur de nombreux fronts et aux victimes de ce terrorisme sans foi ni loi que nous parviendrons, j’en suis convaincu à vaincre.

D’autant que nous avons refusé de concéder la moindre hésitation dans l’action extérieure de la France, qui a accru son engagement au Moyen-Orient contre l’Etat islamique au lieu de reculer. Nul angélisme, nulle faiblesse, donc, dans ce patriotisme dédié aux valeurs républicaines. La Liberté n’est pas une faiblesse. Elle est la force de la France qui résiste et qui bouge.

Au même titre de notre merveilleuse Région, de ce département si cher à notre cœur et de notre commune, Saint-Laurent-du-Var, aujourd’hui empreint d’un dynamisme nouveau et dans laquelle il fait, je vous le concède bien volontiers, bon vivre.

Voilà ce que je tenais à vous dire.

Je suis fier et heureux d’être votre maire.

Merci mes amis de votre présence,

Vive le 14 juillet !

Vive la République !

Vive notre Fête Nationale

et vive Saint-Laurent-du-Var ! "